Les désordres détectés sur les digues sont des points faibles qui peuvent favoriser certains mécanismes de rupture. Il peut s’agir de :
- points bas ;
- affaissements ;
- érosions ;
- fissures ;
- terriers ;
- présence d’arbres ;
- infiltrations et suintements en période de crue.
Les désordres favorisent quatre mécanismes principaux qui peuvent être à l’origine de brèches :
- la surverse ou déversement ;
- le glissement du talus côté terre ;
- l’érosion du pied côté fleuve (affouillement) ;
- l’érosion interne causée par des terriers d’animaux fouisseurs (renard, blaireau) ou par des canalisations traversantes.
Les brèches, quant à elles, surviennent en période de crue. Il s’agit d’une ouverture brutale de la digue. L’eau s’engouffre et entraîne la ruine de l’ouvrage et sa disparition sur plusieurs centaines de mètres. Lorsqu’une digue cède, elle libère violemment les flots de la crue (jusqu’à plusieurs centaines de millions de m3, voire plusieurs milliards de m3). L’eau se déverse dans la plaine pendant toute la durée de la crue, y compris lors de la décrue.
A noter : 75 % des brèches sont dues à une érosion interne dont la moitié est due à des terriers d’animaux fouisseurs.
Le Saviez-vous ?
En 1840, 2,8 milliards de m3 d’eau se sont déversés dans le delta du Rhône, l’équivalent de plus de deux fois le volume de la retenue d’eau du barrage de Serre-Ponçon qui contient 1,3 milliard de m3.
En 1856, ce sont 1,8 milliard de m3 d’eau qui se sont déversés.
Enfin en 2003, le déversement était de 227 millions de m3.