Construit en 1845, le remblai ferroviaire en terre faisait office de digue alors que ce n’était pas sa vocation. Lors de la crue centennale de 2003, la plus forte connue depuis 1840 et 1856, deux digues de protection des trémies ferroviaires ont cédé, causant en rive gauche du Rhône, l’inondation de la plaine du Trébon et des quartiers nord d’Arles. 8 000 personnes ont été inondées et le montant des dommages représente 350 millions d’euros. L’objectif des travaux a été de passer d’un risque d’inondation brutale, violente et aléatoire par brèche très probable pour des crues moyennes du Rhône, à une inondation prévisible mais très faible par déversement sans brèche pour des crues rares.
L’opération de création d’une digue entre Tarascon et Arles comprend cinq grandes familles de travaux, qui sont :
- La création d’une digue de 1er rang à l’ouest du remblai ferroviaire comprenant :
- l’aménagement d’un tronçon de digue résistante à la surverse d’une longueur de 5 km
- calé en altimétrie pour éviter tout débordement, sans brèche, pour une crue légèrement supérieure (+ 5 à 10 cm) à une crue de type décembre 2003.
- renforcé pour résister à un déversement, sans rupture d’ouvrage, jusqu’à la crue millénale (crue type mai 1856).
- l’aménagement, en amont et en aval de cette section résistante à la surverse, de tronçons de digue calés 50 cm au-dessus du niveau d’eau atteint par la crue millénale du Rhône.
- l’aménagement d’un tronçon de digue résistante à la surverse d’une longueur de 5 km
- Les travaux de mise en transparence hydraulique et le confortement du remblai ferroviaire comprenant la réalisation de 10 ouvrages traversants d’une largeur de 20 mètres espacés tous les 500 m ;
- Les mesures d’annulation et de réduction d’impacts, qui comprennent :
- le rehaussement du déversoir de Boulbon de 40 cm sur toute la largeur de la crête, sur 510 m de long et l’installation de soupapes (exutoires de drainage) dans la partie aval inclinée afin de permettre l’écoulement de l’eau infiltrée ;
- le rehaussement du déversoir de Comps de 30 cm ;
- le rehaussement de la digue d’Aramon de 10 cm ;
- le rehaussement de la digue des Marguilliers d’1 m 50 (passage de 13 m à 14,5 m NGF) au moyen de matériaux en remblai. La construction d’un déversoir de sécurité, calé à 14 m, de façon à limiter la venue d’eau sur le quartier en cas de crue du Rhône supérieure à celle de décembre 2003. L’édification d’un un mur de soutènement du giratoire jusqu’au chemin des poètes, en continuité de la digue ;
- la création d’une lône en rive gauche du Rhône d’une largeur de 70 m, d’une profondeur de 3-4 m et d’une longueur de 3,5 km. Les matériaux extraits ont été réutilisés en totalité pour la création de la digue ;
- la suppression de l’atterrissement au droit de l’usine Fibre Excellence avec l’extraction de 500 000 m3 de sédiments. Ces derniers ont servi à la construction de la digue.
Les travaux de création de la digue, dont le montant s’élève à 67,6 millions d’euros HT.
Le montant des travaux de mise en transparence hydraulique du remblai ferroviaire s’élève à 70 millions d’euros HT, financés à hauteur de 10 % par l’État et 90 % par SNCF réseau.
2019
Début des travaux
2021
Fin des travaux
137,6 millions HT
Montant total de l’opération
Le Saviez-vous ?
Lors de la création de la lône, 200 gîtes pour la faune sauvage ont été aménagés. A cela s’ajoute 500 arbres, 16 000 arbustes, 16 000 hélophytes, 2 000 baliveaux plantés. Enfin 900 bulbes de nivéoles d’été et 100 tubercules d’aristoloches ont été transplantés dans cet espace