Les travaux de renforcement des digues du Petit Rhône, rives gauche et droite font partie du Plan Rhône et sont rendus nécessaires par la fragilité actuelle des ouvrages. Ces digues n’ont pas bénéficié de travaux de confortement depuis leur création dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Différentes brèches avaient vu le jour sur ces tronçons lors des crues de 1993, 1994, 2002 et la crue de 2003. En l’état actuel, le risque de rupture de digue du Petit Rhône est de 60 à 90% pour une crue d’un débit de 9 500 m3/s. Ce risque passe à plus de 90% dès 10 500 m3/s.
Pour sécuriser le linéaire, deux tranches de travaux sont prévues sur plusieurs années.
La première tranche de l’opération sera réalisée, jusqu’à Sylvéréal en rive droite et jusqu’à Albaron en rive gauche. Pour l’organiser au mieux, elle a été priorisée en fonction des enjeux humains. Les travaux commenceront donc de l’amont vers l’aval en rive droite et se concentreront d’abord sur les zones habitées pour la rive gauche : le quartier de Trinquetaille puis le hameau de Saliers.
Dans les deux cas, l’objectif est le même : démonter les ouvrages actuels et construire la future digue en recul du fleuve (décorsetage), tout en préservant les habitations pour une protection durable contre les crues ainsi que les enjeux environnementaux présents aux abords de la digue actuelle.
Les matériaux pour reconstruire l’ouvrage seront prélevés sur site, dans les ségonnaux, c’est-à-dire les terres situées entre la digue et le fleuve . Ces casiers d’emprunt de matériaux seront réutilisés pour être transformés en zones humides ou pour reconnecter la ripisylve en la densifiant afin de reconstruire un corridor écologique. La création de lônes ou la reconquête d’anciens bras morts est également programmée.
Parce qu’il est impossible de contenir toutes les crues grâce aux digues, il est nécessaire d’organiser les débordements. C’est pourquoi, à l’instar des digues résistantes à la surverse réalisées entre Beaucaire et Fourques et Tarascon et Arles, trois tronçons résistants à la surverse seront créés sur le linéaire. Ils seront calés pour contenir des crues d’un débit inférieur ou égal à 10 500 m³/s. Ainsi, les premiers débordements, lents, contrôlés et sans brèche, auront lieu à partir de ce débit. Partout ailleurs, les digues seront calées à la cote de la crue millénale, assortie d’une revanche de 50 cm, représentant un débit de 14 160 m³/s. Ce calage permettra ainsi d’éliminer tout risque de brèche jusqu’à la crue millénale.
136,7 millions €
Montant estimé de l’opération
2024
Début des travaux
5 ans
Durée estimée des travaux