Dans le cadre de la création de la digue Tarascon-Arles de 2018 à 2021, le SYMADREM a créé une lône pour compenser l’impact hydraulique de ce nouvel ouvrage. Cette lône conçue artificiellement a permis de prélever 600 000 m3 de matériaux nécessaires aux travaux de construction de la digue. Il s’agit également d’une mesure compensatoire permettant d’amoindrir l’impact du projet de création de digue sur l’environnement. Elle s’est concrétisée par des actions d’aménagement de nouvelles zones humides et permet d’accueillir aujourd’hui des actions de sensibilisation à l’environnement.
A sa création, elle a bénéficié de l’aménagement de 200 gîtes pour la faune sauvage et de la plantation de plusieurs milliers d’arbres, d’arbustes, d’hélophytes et autres végétaux. La lône profite également, par des mesures de gestion conservatoire, de suivis écologiques afin d’assurer le maintien de sa qualité environnementale. Depuis, cette zone humide plus ou moins à sec selon les crues du Rhône, joue un rôle « tampon ». Elle représente aujourd’hui un milieu propice à la colonisation du site par des espèces remarquables tels que la diane, le castor, le rollier et le guêpier d’Europe.
Educ’Lône
Ce site a été identifié par le CPIE Rhône-Pays d’Arles (RPA) comme étant une zone favorable à la mise en place de dispositifs pédagogiques à l’occasion d’une Etude-action « Quels dispositifs pédagogiques de valorisation des zones humides du Rhône aval». Le CPIE RPA et le SYMADREM se sont donc associés pour mettre en œuvre le projet « Educ’Lône », dont les objectifs sont de former les élèves des communes voisines aux enjeux liés au Rhône et aux zones humides et de favoriser le dialogue entre les élèves et les acteurs du territoire. Tout au long de l’année scolaire 2023-2024, des classes de trois établissements d’Arles, de Tarascon et de Saint-Rémy-de-Provence, allant du primaire au secondaire, ont bénéficié d’animations de sensibilisation à l’environnement en classe et d’actions pédagogiques sur la lône. Ce sont près de 130 élèves qui ont découvert ce site unique et qui ont pu y mener différentes actions. Les élèves du lycée professionnel des Alpilles se sont ainsi essayés au suivi de plantations d’aristoloches, plante qui accueille les œufs de la diane, une espèce protégée de papillon. Autre projet, autres actions : des collégiens d’une classe de 4e du collège Cassin, encadrés par leur professeur et le CPIE Rhône-Pays d’Arles, ont porté un projet d’Aire Terrestre Éducative (ATE) sur la lône. Tout juste labellisée, elle deviendra au fil des ans, le support de projets d’éducation à l’environnement basés sur une gestion participative et démocratique des enfants de la classe de l’ATE. Pour cette première année, les quatrièmes ont développé et proposé à deux classes de sixième un jeu de piste sur la lône, initiant les jeunes collégiens à la biodiversité de la lône et du Rhône. Avec ce projet Educ’Lône, le SYMADREM contribue à la réappropriation du fleuve par sa population. La digue et la lône Tarascon-Arles, d’abords reconnus comme système de protection contre les inondations, dépassent ainsi les obligations légales de compensation écologique pour devenir un terrain d’expérimentation où se retissent les liens des générations futures avec le Rhône.
Educ’ Lône 2023/2024 en chiffres :
- Journées d’intervention en classe = 13 demi-journées
- Journées d’intervention sur site = 8 demi-journées
- Nombre d’enfants sensibilisés = 174 élèves au total
- Ecole André Benoit : 50 enfants
- Collège René Cassin : 24 élèves de 4e et 50 élèves de 6e
- Lycée Professionnel Agricole les Alpilles : 50 lycéens