76%, c’est la proportion de littoral entre le Grau-du-Roi et Port-Saint-Louis-du-Rhône touchée par l’érosion côtière. Et ce, malgré des ouvrages de protection présents sur 50 km de côte. Qu’est-ce que l’érosion, à quoi est-elle due et quelles sont les solutions ?
Quatre communes du territoire du Symadrem sont particulièrement touchées par l’érosion côtière : le Grau-du-Roi, Les Saintes-Maries-de-la-Mer, Arles (Salin-de-Giraud) et Port-Saint-Louis-du-Rhône. En conséquence, elles voient leur trait de côte reculer. Il représente la limite séparant la terre et la mer. Quand cette frontière se déplace vers l’intérieur des terres, sous l’effet des phénomènes hydro-sédimentaires marins, on parle de recul du trait de côte. Le processus inverse est l’accrétion.
Des ouvrages efficaces au droit des Saintes-Maries-de-la-Mer mais globalement inefficaces en dehors du village
Ces communes avaient pourtant mis en place des ouvrages de protection contre l’érosion du trait de côte dans les années 80/90. Présents sur la moitié du rivage Camarguais, soit 50 km, ces enrochements se sont révélés, pour environ 50 % d’entre eux, inefficaces pour fixer le rivage.
Sur certains secteurs, comme le centre-ville des Saintes-Maries-de-la Mer, ils ont en revanche permis de fixer le trait de côte, recharger les plages et sauvegarder le village. Ils ont par ailleurs déplacé le problème aux extrémités des zones enrochées. En 70 ans, la plage Est des Saintes-Maries-de-la-Mer a perdu 420 m et celle du Phare de Beauduc, à Arles, 330 m.
Le bilan sédimentaire sur l’ensemble du delta du Rhône est déficitaire depuis la fin du XXe siècle avec 5,4 millions de m3 de sédiments en moins chaque année. Ce phénomène d’érosion côtière est naturel, visible à l’échelle du globe. Il a été accentué sur le territoire par une diminution des apports de sédiments par le fleuve liée à la reforestation du bassin versant du Rhône à la fin du XIXe siècle et la mise en place des barrages hydro-électriques le long du fleuve dans les années 50. Ce déficit est accentué par la déperdition des sédiments vers le large.
Malgré cela, des solutions existent et la stratégie portée par le Symadrem, vise à étudier toutes les possibilités afin d’établir une gestion intégrée du trait de côte. Pour les secteurs les plus vulnérables, où les enjeux humains sont importants, des solutions pour faire face à ce phénomène seront proposées, comme par exemple le renforcement des ouvrages existants, le rechargement de plage, ou la mise en place de solutions fondées sur la nature (restauration de cordons dunaires…).
Pourtant, l’érosion côtière n’est pas le problème majeur du delta du Rhône puisqu’elle menace moins d’enjeux que la submersion marine.