Comme chaque année, les 220 km de digues fluviales et les 30 km de digue à la mer vont être inspectés lors de visites techniques approfondies (VTA). Elles sont menées par des trinômes (ingénieur/garde-digue/agent du SYMADREM). L’objectif est de s’assurer de l’intégrité des digues.
« En tant que gestionnaire de digues, nous sommes tenus réglementairement d’organiser des visites techniques approfondies. Nous sommes garants du niveau de protection affiché pour chaque ouvrage en fonction de son état. Nous devons donc nous assurer qu’aucun désordre ne vienne le fragiliser et par conséquent affaiblir sa résistance face à une crue ».
Séverine Chardès, chef du service exploitation et sûreté.
Les ingénieurs se voient alors affecter les différents secteurs à contrôler. Ils composent une équipe de trois personnes qui va parcourir à pied la zone à vérifier, soit environ dix kilomètres. « Nous préconisons d’être trois. L’un en crête de digue et les deux autres en pied. Ça facilite le recensement exhaustif de tous les désordres ou les présomptions de dégradation affectant l’ouvrage. L’idéal, aussi est d’être accompagné du garde-digue du secteur car il a une réelle connaissance du terrain. Il sait si le désordre s’est accentué dans le temps. Par exemple, sur les ouvrages maritimes, il n’y a que le garde-digue qui peut nous dire si un enrochement a bougé ou pas ».
Une trentaine de sorties est nécessaire pour venir à bout de tout le territoire. Une fois ces visites approfondies achevées et les données récoltées saisis dans l’outil de gestion SIRS digues, un rapport de surveillance est rédigé et envoyé aux services de l’Etat. « Ce rapport contient les observations des VTA, mais aussi de toutes les visites de routine des gardes-digues et de celles des ouvrages traversants. En réponse à cet envoi annuel, nous recevons la visite systématique des inspecteurs de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) pour un échange autour du document et une visite de contrôle sur le terrain. Ces inspections sont suivies de rapports et éventuellement de prescriptions. Elles permettent de garantir que le SYMADREM a satisfait à ses obligations et in fine nous obligent à progresser continuellement ». Les différents désordres sont également classés par niveau de gravité. Cette hiérarchisation permet de décider du mode d’intervention pour y remédier : simple surveillance, travaux de réparation par une entreprise ou en régie ou intégration des travaux dans une opération du plan Rhône.
Ces visites techniques approfondies sont donc nécessaires et bénéfiques.
« Le fait qu’il y ait une rotation des ingénieurs sur les ouvrages surveillés permet d’avoir une autre perception des désordres. A terme, nous aimerions qu’une fois tous les dix ans, un bureau d’étude nous accompagne, pour avoir un regard extérieur au SYMADREM sur nos ouvrages ».
conclut Séverine Chardès.