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20 ans après les inondations, l’État remet en cause le Plan Rhône : les élus locaux vent debout

COMMUNIQUE DE PRESSE DU SYMADREM – 18/09/24

C’est à la suite des inondations survenues en 1993,1994 puis 2003, ayant durement touché la Camargue, que le Plan Rhône a vu le jour. Véritable dispositif financier de lutte contre les inondations, il a permis au SYMADREM, autorité gémapienne dans le grand delta du Rhône, de réaliser 220 millions d’euros de travaux. Depuis 2007, 73 km de digues ont été consolidées, garantissant la protection de 70 000 personnes lors d’une crue équivalente à celle de 2003, contre 15 000 personnes protégées avant les travaux.

Nous nous trouvons aujourd’hui à la moitié du chemin. Et alors que le Plan Rhône a été construit selon un principe de solidarité amont‑aval et de solidarité entre les différentes rives du Rhône, l’Etat remet en cause la protection des habitants de la Camargue Gardoise et de la Camargue Insulaire, en demandant une révision substantielle du projet de confortement des digues du Petit Rhône. Cela fait maintenant deux ans et demi que le SYMADREM a déposé la demande d’autorisation environnementale, qui depuis, est suspendue. Tous les voyants étaient pourtant au vert. Le projet réussit à concilier tous les enjeux du territoire. Il permet la protection de 30 000 personnes supplémentaires et respecte l’équilibre agricole et environnemental de la Camargue.

Les choses se sont accélérées pendant l’été 2024. Des pressions ont été exercées sur le SYMADREM pour retirer son dossier et redéposer une nouvelle demande limitée au confortement de 15,5 km de digues, contre 56 km initialement. A la veille des travaux, cette remise en cause est incompréhensible pour les élus du comité syndical du SYMADREM, représentants les communes et les intercommunalités du grand delta du Rhône. « On nous a pourtant assuré que l’argent des travaux n’était pas un problème. Et alors que nous arrivons enfin dans la phase opérationnelle, tout s’arrête ! C’est, pour plusieurs communes, le retour vers un sentiment d’inquiétude et d’incertitude » explique Pierre Raviol, président du SYMADREM.

L’alternative proposée par les préfets des Bouches-du-Rhône et du Gard avec un tracé restreint, moins coûteux, fait suite à une étude‑flash commandée par l’Etat en début d’année 2024. Elle est jugée comme inacceptable par l’unanimité des élus du territoire qui a récemment renouvelé son soutien au SYMADREM en rejetant la remise en cause du projet sur le Petit Rhône. Le département des Bouches-du-Rhône par l’intermédiaire de Lucien Limousin, vice-président du Conseil Départemental et du SYMADREM défend également la position des élus locaux et le projet d’origine du SYMADREM.

En totale contradiction avec les objectifs du Plan Rhône, la mise en œuvre de cette solution nouvelle aggraverait l’exposition au risque inondation, dès la crue décennale. Elle provoquerait même une sur‑inondation en aval du delta du Rhône. Alors que le projet déposé par le SYMADREM protège30 000 personnes contre les inondations, la solution alternative proposée par l’Etat n’en protège plus que 12 000. Cette révision est vécue par les élus locaux comme un abandon du territoire. Comme le souligne, Robert Crauste, président de la communauté de communes Terre de Camargue et président du Syndicat Mixte de la Camargue Gardoise « Depuis 20 ans, les élus de la Camargue Gardoise ont voté toutes les délibérations pour permettre la sécurisation des digues en amont du delta. Nous en avons également assuré le financement. Alors que nous pensions démarrer les travaux dès l’année prochaine, la solidarité amont/aval est remise en cause par l’Etat. On nous demande de faire le choix entre les citoyens qui seront protégés et ceux qui ne le seront pas, c’est inacceptable ».

Ce communiqué de presse relaye la délibération votée lors du dernier comité syndical qui s’est tenu le lundi 16 septembre 2024. Lors de cette séance, les élus du SYMADREM ont délibéré à l’unanimité leur refus de retirer la demande d’autorisation environnementale pour les travaux de renforcement et de décorsetage des digues du Petit Rhône 1ère priorité et demandent de mettre à l’enquête publique ce dossier. Le positionnement du comité syndical fait suite à un courrier des préfets des Bouches-du-Rhône et du Gard proposant de limiter l’étendu des travaux à 15km plutôt que 56km prévus initialement. Retrouvez ci-après la délibération du comité syndical du 16 septembre 2024 et les différents articles de presse.