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Le SYMADREM apporte des solutions adaptées aux évolutions du littoral

En Camargue comme sur l’ensemble du territoire français, le littoral concentre de forts enjeux humains, économiques et écologiques. Il s’agit également de territoires de plus en plus menacés par les phénomènes naturels tels que l’érosion et les submersions marines. Ces risques naturels, déjà réels pour la population, les espaces naturels et les activités économiques, s’accentueront encore dans les décennies à venir en raison du changement climatique et de la montée de la mer. L’anticipation et l’adaptation des territoires constituent une étape obligatoire si l’on souhaite continuer de concilier le développement du littoral et la protection de ce dernier face aux risques climatiques.

C’est au SYMADREM, dans le cadre de sa compétence GEMAPI, que  revient la protection du littoral. Un plan littoral du Grand Delta du Rhône traitant de la submersion marine et de l’érosion côtière est en cours de déploiement. La  première étape de diagnostic a déjà été validée en 2022 par un comité technique constitué d’experts ainsi que par un comité de pilotage. C’est le scénario médian des cinq scénarii avancés par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a été retenu pour comparer entre elles, les réponses possibles à apporter. Ce scénario estime une montée des eaux de 56 cm, soit 2,7°C au niveau mondial et quasiment +4°C en France. Il s’agit de l’hypothèse la plus proche du scénario actuel, c’est-à-dire sans changement des politiques publiques, induisant un réchauffement de + 2,8°C. Les réponses retenues dans la stratégie littorale seront aussi testées sur l’hypothèse extrême du GIEC qui évalue une montée des eaux de 77 cm et +5°C.

L’heure est maintenant à la définition d’un panel de réponses possibles : une quinzaine de propositions seront développées et chiffrées. La solution retenue sera déclinée en différentes actions à mettre en œuvre sur le territoire à court (2030), moyen (2050) et long terme (2100). L’achèvement de la définition de la stratégie est prévue pour la fin d’année 2025. Et le démarrage des travaux devrait avoir lieu à partir de 2030.

Mais bien que la stratégie ne soit encore aboutie, le SYMADREM se concentre au quotidien sur le risque actuel d’érosion côtière et de submersion, car les menaces actuelles sont bien réelles. Et les menaces sont bien réelles comme l’ont rappelé les quatre tempêtes marines qui ont eu lieu cet hiver. Ainsi deux opérations sur le littoral ont été menées par le SYMADREM ces derniers mois. Les solutions apportées se sont révélées complétement différentes selon les zones d’intervention et les enjeux à protéger. Alors qu’une réparation en « dur » a dû être faite sur un épi, ouvrage de défense conventionnel, une solution fondée sur la nature a été privilégiée dans une zone à fort enjeu environnemental privilégiant ainsi une lutte active souple. Les 100 km du littoral camarguais, de Port-Saint-Louis du Rhône au Grau du Roi peuvent bénéficier d’un panel de réponses possibles pour faire face aux problématiques de submersion marine et d’érosion côtière mises en évidence dans le diagnostic.

Discours du préfet de région
Discours du préfet de région
Le couper du ruban
Le couper du ruban

L’inauguration de la restauration du cordon dunaire des Baronnets a eu lieu en avril en présence du préfet de la région Occitanie, du maire du Grau du Roi et du président du SYMADREM (photo de gauche). La fin des travaux de l’épi ouest de Port Gardian a été célébrée à la fin du mois de juin avec l’ensemble des financeurs : le département des Bouches-du-Rhône, la communauté d’agglomération ACCM, la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer et le SYMADREM (photo de droite).

Deux techniques d’intervention très différente

La restauration d’un cordon dunaire, une lutte souple contre l’érosion et la submersion marine

Localisation : la plage des Baronnets à l’est du Grau du Roi

Enjeux : C’est un secteur particulièrement touché par l’érosion, la plage a reculé de 50 mètres en huit ans. Le cordon dunaire est une barrière naturelle contre les tempêtes. Il assure la protection de la commune du Grau-du-Roi. Il montrait néanmoins des points de fragilité par une ancienne trouée assurant l’accès à la plage et une dune vulnérable aux tempêtes car devenue très étroite du fait de l’érosion.

Objectif de l’opération : Assurer la protection du Grau du Roi à court terme tout en respectant les milieux naturels et la qualité paysagère dans une zone labellisée Grand site de France, Natura 2000 et ZNIEFF.

Travaux : La dune a été élargie : un rechargement sableux de 3 000 m3 a permis de doubler la largeur du cordon dunaire. La dune a également subi une combinaison de techniques douces pour améliorer sa stabilité. La pose de ganivelles et le paillage favorisent le piégeage du sable et empêchent le franchissement et le piétinement alors que la plantation d’espèces floristiques dunaires permet de fixer la dune. Les espèces végétales invasives ont quant à elles, été arrachées.

Cette solution fondée sur la nature, lauréate d’un appel à projets du Ministère de la transition écologique, permet une lutte active souple dans la gestion du trait de côte grâce à la végétalisation et au ré-ensablement du cordon dunaire. Cela reste économique, bien que la durée de vie de ces aménagements soit courte puisqu’elle est estimée à moins de dix ans environ.

Coût : 120 175 € HT financés à 70% par le ministère de la transition écologique et 30 % par le SYMADREM.


Un épi à double carapace pour protéger le centre-ville

Localisation : l’épi ouest de Port Gardian est au droit du village des Saintes-Maries-de-la-Mer

Enjeux : cet épi, construit en 1984, assure la fonction d’ouvrage portuaire et d’ouvrage de protection contre la submersion marine. Il est indispensable à la protection du centre-ville en cas de tempêtes marines. Un diagnostic mené en 2008 et confirmé en 2018 avait révélé la nécessité de renforcer cet épi et plus particulièrement son musoir très détérioré.

Objectif de l’opération : Réparer cet épi pour éviter le risque de brèches et améliorer son niveau de protection pour qu’il puisse résister jusqu’à une tempête centennale en tenant compte de l’élévation du niveau marin de 60cm et d’un approfondissement des fonds marins à 50 ans.

Travaux : L’épi bénéficie d’une carapace supplémentaire, côté mer, à partir du coude de l’épi jusqu’au musoir. Les butées de pieds ont été reconstituées afin d’assurer la stabilité de l’ouvrage de manière à anticiper l’approfondissement à venir des fonds alentour.

Le musoir, élément le plus sollicité par la houle puisqu’il se trouve à l’extrémité de l’épi, a été renforcé par la pose de 450 blocs de béton de 10 tonnes chacun, imbriqués de manière à augmenter la résistance de l’ouvrage.

Coût : 2 500 000 € HT financés à 49% par le département des Bouches-du-Rhône, 30 % par l’ACCM, 12 % par le SYMADREM et 9% par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer.

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