A la suite de l’épisode méditerranéen survenu ces derniers jours, le Rhône a connu une crue rapide dont le pic a atteint un débit de 7 000 m3/s le dimanche 10 mars à 20h00. Vigicrue avait placé le tronçon du Rhône d’Avignon à la mer en vigilance jaune dès le samedi 9 mars avant de passer en vigilance orange le lendemain. Dès l’annonce de vigilance jaune, le SYMADREM avait déclenché l’alerte 1 pour la surveillance de ses ouvrages, avec une activation de son poste de commandement « réduit ».
Qu’implique l’alerte de niveau 1 ?
La surveillance des digues est assurée par les gardes-digues. En plus de détecter des désordres éventuels, ces derniers contrôlent la fermeture des ouvrages hydrauliques traversants. Le SYMADREM informe de la situation en temps réel les maires des communes riveraines du Rhône, les préfectures des Bouches-du-Rhône et du Gard, la sous-préfecture d’Arles.
Une situation maitrisée
Des travaux ont été effectués samedi après-midi afin d’éviter tout désordre, comme la pose de batardeaux à la station de pompage des eaux bleues, actuellement en travaux, et le traitement de terriers sur la rive gauche du Petit Rhône. Le pic de crue a été atteint dimanche 10 mars à 20h00, suivi immédiatement par une nuit de décrue. Les gardes-digues ont surveillé leurs ouvrages tout au long du week-end jusque dans la nuit de dimanche à lundi. Une visite de surveillance a également été réalisée le lundi 11 mars à la décrue afin de contrôler qu’il n’y avait pas de nouveaux désordres.
Une crue fréquente en termes d’observation mais très rare en cette période
Le Rhône a atteint un débit de pointe de 7 004 m3/s le 10 mars 2024 à 18h00. La période de retour de ce type d’événement est d’environ 4 ans, ce qui en fait une crue relativement fréquente en termes d’observations. En revanche, si l’observation de ce type d’événement est assez commune entre septembre et janvier ou en période printanière, elle est beaucoup plus rare en cette période. Il faut remonter à 1960 pour voir le Rhône dépasser les 7 000 m3/s durant un mois de mars. Cette année, le fleuve avait alors atteint 7 086 m3/s. Si on remonte plus loin, le Rhône avait atteint en mars 1937 : 6 988 m3/s et en mars 1891 : 6 926 m3/s.
Sur la période 1816-2024, cette crue est la deuxième crue la plus importante jamais observée durant un mois de mars, ce qui permet de la qualifier de très rare pour un mois de mars, sans doute les signes du dérèglement climatique. A suivre …