S’assurer de la bonne détection et localisation d’une infiltration de l’eau du Rhône dans la digue par le système d’auscultation par fibres optiques, tel était l’objectif des deux jours de tests opérés par geophyConsult, sous-traitant d’EDF, les 11 et 12 janvier derniers sur la digue en rive droite du Rhône entre Beaucaire et Fourques.
Dans le cadre des travaux de confortement de la digue Beaucaire-Fourques réalisés en 2018, un câble à fibres optiques a été implanté à titre expérimental dans la partie drainante de la digue, côté zone protégée. Ce système, mesurant au pas horaire la température de 14 000 points, répartis tous les mètres du linéaire ausculté, doit permettre de détecter rapidement de faibles variations de températures, témoins d’éventuelles infiltrations d’eau dans la digue.
Afin de tester et pré-calibrer le logiciel d’exploitation, une équipe geophyConsult, accompagnée de deux gardes digues Symadrem, ont mené une campagne expérimentale de deux jours – dans un premier temps sur la partie Nord de l’installation, puis dans un second temps sur la partie Sud.
Il s’agissait de simuler une voie d’eau en période de crue, en injectant de l’eau du Rhône directement dans la partie drainante de la digue, au moyen de diffuseurs intégrés dès la conception de l’ouvrage. « Nous avons injecté de l’eau du Rhône à débit constant dans un tuyau alimentant un diffuseur enterré afin de simuler une voie d’eau. Nous avons injecté durant 7 heures à un débit constant de 3 L/min/m. L’objectif était de tester le système en conditions difficiles, avec des fuites artificielles à faible débit – et donc à faibles signatures thermiques », explique Maxime Boucher, ingénieur geophyConsult.
Les tests se sont révélés concluants, avec une détection claire des injections par le logiciel d’exploitation. GeophyConsult installera prochainement ce dernier dans les locaux du Symadrem et formera le personnel Symadrem à son utilisation. Une période d’astreinte de 2 ans sera ensuite mise en place afin d’une part apporter un support au Symadrem en période de crue et d’autre part affiner le paramétrage du logiciel et notamment de ses filtres discriminants, basés sur des relevés environnementaux (températures et niveaux du Rhône et des nappes phréatiques) et météorologiques.
« Pour le Symadrem, ce dispositif doit faciliter la détection précoce des fuites potentielles évolutives en période de crue, le repérage des signes précurseurs de défaillance potentielle de l’ensemble filtre-drain et la localisation précise de la position de ces fuites ou de la défaillance sur le linéaire ausculté »
Séverine Chardès, cheffe du service exploitation et sûreté.