Les travaux de rehausse du site industrialo-portuaire de Beaucaire (SIP) et du site industrialo-fluvial de Tarascon (SIF) ont été lancés début mars. Ils font suite à la nécessité d’éviter tout risque de contournement en cas de crues débordantes et ainsi achever la sécurisation des digues de 1er rang entre le barrage de Vallabrègues et l’aval d’Arles.
En effet, le SIP et le SIF sont hors d’eau pour des crues d’un débit de 11 500 m³/s, mais leur cote altimétrique est trop basse en cas de crues supérieures. Dans ce cas, l’eau submergerait ces plateformes et contournerait les tronçons de digue résistants à la surverse réalisés entre Beaucaire-Fourques et Tarascon-Arles. Les entrées d’eau ne seraient plus maîtrisées et inonderaient les zones protégées. Leur rehausse est donc indispensable.
Principe des travaux
Une digue en terre va être créée, dans les règles de l’art (étanchéité, complexe filtrant/drainant, grillage anti-fouisseurs…), sur chaque plateforme existante. Elle sera calée à la cote millénale assortie d’une revanche de 50 cm au-dessus du niveau d’eau atteint par la crue exceptionnelle (14 160 m³/s).
Pour cela, début mars, les sites ont été décapés et les réseaux des concessionnaires présents dans l’emprise des travaux (Enedis, Orange…) enfouis ou déplacés. Les clés d’étanchéité de chaque digue, qui permettent de traiter la couche superficielle des fondations, ont été réalisées. Les premiers terrassements ont débuté en avril. Les géotextiles filtrants sont en cours de pose sur les remblais étanches.
Une partie des matériaux nécessaires à la construction des ouvrages est extraite de l’île du Comte, à l’aval immédiat du barrage de Vallabrègues. Sur cette île, trois casiers ont été mobilisés en fonction de leurs caractéristiques (argile, sable argileux…) pour contribuer à la création des ouvrages. À l’issue des extractions, le site fera l’objet d’un réaménagement favorable à la biodiversité.
Mise en transparence de l’épi
Cette opération s’accompagne, en parallèle, de la mise en transparence de l’épi au droit de Fibre Excellence. Il va être ouvert partiellement, pour que les 500 000 m³ de sédiments supprimés dans le cadre de la création de la digue Tarascon-Arles, au titre des mesures hydrauliques compensatoires, ne s’accumulent à nouveau. Deux cadres béton vont donc être positionnés à une altimétrie permettant à l’eau de s’écouler en permanence et éviter ainsi l’accumulation des sédiments par cet épi transversal.
Les travaux, réalisés par le groupement d’entreprises Guintoli, Masoni, Crozel TP, SLTP, EHTP et sous la maîtrise d’oeuvre de Suez Consulting, devraient durer six mois au total.