Afin d’améliorer la connaissance des hauteurs d’eau en différents points du Rhône, plus ou moins éloignés de la station de référence (Beaucaire-Tarascon), le SYMADREM a décidé de s‘équiper de ses propres stations de mesure (limnigraphes). La société SOC a été mandatée pour effectuer l’installation d’ici la fin de l’année.
Cet équipement entre dans la troisième phase de sécurisation du Plan de Gestion des Ouvrages en Période de Crue (PGOPC). En effet, lors de crues, un dispositif gradué de surveillance des digues et d’interventions d’urgence est déclenché en fonction du débit du fleuve. Toutefois, les niveaux d’eau considérés le long des digues pour estimer les risques de brèche ou de surverse sont issus de modélisations hydrauliques réalisées par la CNR (Compagnie Nationale du Rhône). Ces dernières peuvent présenter des incertitudes pouvant aller jusqu’à 50 cm, voire au-delà dans les secteurs proches des embouchures où l’influence du niveau de la mer et de la force du vent est très importante. Une importance dont témoigne, Philippe Athanassiou, directeur des services techniques de la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône.
« Nous rencontrons deux problématiques, les crues du Rhône et les coups de mer. Si les deux phénomènes se conjuguent, notre commune peut être rapidement inondée ».
Philippe Athanassiou
Une vingtaine de limnigraphes vont donc être installés. Ils recueilleront les données d’hauteur d’eau en temps réel sur différents lieux du fleuve. Grâce à cela, le syndicat disposera d’un véritable réseau de suivi des niveaux d’eau le long des digues du delta du Rhône. Leurs données seront agrégées à celles des dix stations existantes exploitées par des partenaires (SPC Grand Delta, PNRC, BRL). Les données seront consultables par les communes via un site internet dédié Hub Eau. Une aubaine pour les communes.
Delphine Ribes, responsable de la prévention des risques majeurs à Arles, explique : « À l’heure actuelle, nous avons un seul limnigraphe sur notre territoire. Pour consulter la hauteur d’eau nous devons dépêcher une équipe sur place. De plus, il est mal calibré donc on ne s’en sert pas. Nous n’avons que les données de « Vigicrues ».
« Grâce à ce dispositif, nous pourrons connaître les hauteurs d’eau sans nous déplacer et en temps réel. C’est une donnée importante car on ne peut pas seulement se baser sur le débit du Rhône. Avec un vent de sud et une surcote marine, à débit égal du fleuve, la hauteur d’eau ne sera pas la même. Ces nouvelles données seront à intégrer dans notre plan communal de sauvegarde en fonction des retours d’expérience lors de différentes crues »
Delphine Ribes
Philippe Athanassiou confirme « Au fur et à mesure des années, nous pourrons constituer une base de données et un référentiel qui nous permettront de mieux anticiper les éventuelles inondations de la commune ».
Cette opération est financée, à hauteur de 50 % par l’Union européenne, 30 % par l’État, 10 % par les régions Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie et 10 % par les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard.